Le Caire, de notre correspondant
Au lendemain de l'assaut donné par les forces de l'ordre yéménites pour libérer les 16 otages occidentaux détenus par le Jihad islamique, une polémique a éclaté sur les circonstances exactes de la mort des quatre touristes tués, trois Britanniques et un Australien. Le Yémen a affirmé en effet que ces derniers avaient été tués avant l'attaque menée près d'Abyane, dans le sud du pays. Le général Mohamed Saleh Turaïk, directeur de la sécurité d'Aden, a ainsi déclaré: «Les ravisseurs ont commencé à tuer trois de leurs otages, et nous avons été obligés d'intervenir pour sauver le reste des touristes.» Le quatrième serait mort de ses blessures. Hier soir cependant, l'un des survivants, David Holmes, joint par l'AFP à Aden, a assuré que les otages tués par leurs ravisseurs ont été abattus durant l'assaut des forces de police et non avant, contrairement à ce qu'affirme la police yéménite.
La décision du gouvernement de donner l'assaut le lendemain de l'enlèvement a surpris les observateurs habitués à de longues négociations avec les tribus habituellement responsables des prises d'otages. A tel point que l'hypothèse a circulé mardi à Sanaa selon laquelle le gouvernement avait monté de toutes pièces la revendication du Jihad islamique, pour couvrir cette première tentative sanglante de mettre fin à une prise d'otage tribale par la force. Selon le ministère de l'intérieur yéménite, le groupuscule extrémiste avait demandé la levée des sanctions contre