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Libération

Le roi Sihanouk refuse l'amnistie.Il penche pour un procès des deux Khmers rouges.

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publié le 31 décembre 1998 à 18h06

Le roi Sihanouk du Cambodge a refusé hier d'amnistier Khieu Samphan

et Nuon Chea, les deux anciens dirigeants khmers rouges qui viennent de se rallier au gouvernement.

«Compte tenu du très grand et indéniable mécontentement de la majorité du peuple khmer, j'annonce à cette majorité que je la respecte et que je ne renouvellerai pas mon octroi de l'amnistie aux grands criminels khmers rouges anti-peuple cambodgien», a déclaré Norodom Sihanouk, depuis sa résidence de Pékin. Il a rejeté «toute la responsabilité de cette malheureuse et dramatique affaire» sur le Premier ministre Hun Sen. En 1996, le roi avait accordé son amnistie à Ieng Sary, un ancien dirigeant khmer rouge rallié à Phnom Penh.

Cette fois, il semble partisan de déférer les deux hommes devant un tribunal international, comme le demandent les organisations humanitaires. «Cette affaire de génocide relève de la conscience de la communauté des peuples du monde», a estimé le roi.

Au nom de la «réconciliation nationale», le Premier ministre Hun Sen ­ qui fut lui-même officier khmer rouge avant de se rallier aux Vietnamiens ­ se satisfait des «regrets» exprimés par les deux hommes et n'envisage pas de les traduire en justice. Les Khmers rouges sont responsables de la mort d'environ 1,7 million de personnes de 1975 à 1979.

A Washington, le Département d'Etat a réaffirmé que Khieu Samphan et Nuon Chea «doivent répondre de leurs actes devant un tribunal approprié». «Les initiatives (du Cambodge) à cet égard façonneront ses rela