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Libération

Au Kosovo, l'armée française dans le flou de sa mission. Depuis la Macédoine, elle veille sur les vérificateurs de l'OSCE.

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publié le 4 janvier 1999 à 23h24

Kumanovo, envoyé spécial.

De Kumanovo, on pourrait apercevoir le Kosovo si le brouillard ne tombait pas avec la nuit. La frontière entre la Macédoine et la Serbie est à dix kilomètres. Mais, dans cette bourgade macédonienne, on voit surtout des soldats français. Avec leurs engins de terrassement, ils passent le jour de l'an à retourner la terre gelée. Ils construisent un héliport. Quelques sapeurs, les pieds dans la neige, se réchauffent autour d'un feu. Ils sont arrivés à la mi-décembre pour installer la «Force d'extraction» de l'Otan, destinée à protéger les «vérificateurs» qui veillent sur le cessez-le-feu précaire au Kosovo.

«Garantie». L'accord du 13 octobre entre le président yougoslave Milosevic et l'Américain Richard Holbrook prévoit que 2 000 représentants de l'OSCE (Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe) pourront parcourir le Kosovo à bord de leurs véhicules orange pour s'assurer que forces serbes et séparatistes albanais de l'UCK ne s'affrontent plus. «Aujourd'hui, le facteur principal de remise en cause de l'accord vient de l'UCK, assure un responsable français. Ils profitent d'un vide créé par le retard dans le déploiement des vérificateurs, qui ne sont pas plus de 150 réellement présents sur le terrain.»

Certains des 720 soldats français, comme les hommes du capitaine Tran U, ont passé l'été au sud du Liban à faire le tampon entre Israël et le Hezbollah. Ils passeront l'hiver dans les Balkans sans trop savoir pourquoi. Un de leurs chefs, le co