Neuf habitants du village inuit de Kangiqsualujjuaq (dans la moitié
nord du Québec) ont été tués et vingt-cinq autres blessés, vendredi, par une avalanche qui s'est engouffrée dans un groupe scolaire où la plupart des 650 habitants fêtaient le réveillon. Juste après que les blessés les plus graves eurent été évacués par avion-ambulance jusqu'à Montréal, une tempête de blizzard samedi a coupé le village du monde, et toute communication est depuis impossible, empêchant l'arrivée des renforts.
Peu après minuit, dans la nuit de la Saint-Sylvestre, des tonnes de neige se sont détachées d'un affleurement de granit, haut de 250 mètres et qui surplombe l'école. Abattant un mur de l'établissement, l'avalanche a traversé les classes de maternelle, puis défoncé le toit et les parois du gymnase. Là, les villageois dégustaient un repas de phoque et de caribou. Cinq des neuf morts étaient âgés de moins de 8 ans. Avant même l'arrivée des enquêteurs, une polémique a éclaté dans le village sur la décision de construire l'école contre le flanc d'une colline à 80 degrés. Une avalanche sans conséquence s'était produite au même endroit quelques années plus tôt, ont souligné des habitants.
De son côté, le directeur de l'école, Jean Leduc, spéculait sur les coups de feu tirés par les villageois, conformément à la tradition. Une autre responsable de l'école, Mary Baron, a estimé que les vibrations causées par la foule qui avait dansé pendant la soirée pourraient aussi avoir favorisé le déclenchement