La guerre en Angola va pouvoir se poursuivre sans témoin. Le
représentant spécial de l'ONU en Angola, Issa Diallo, a annoncé hier à l'AFP qu'il n'avait pas d'autre choix que de retirer ses quelque 1 000 observateurs des zones où l'armée gouvernementale et les combattants de l'Unita de Jonas Savimbi s'affrontent. Or, depuis un mois, les combats touchent la plupart des grandes villes du centre, du nord et du sud du pays, dont les populations sont plus que jamais isolées de Luanda, la capitale où le régime de Jose Eduardo dos Santos règne sur les richesses pétrolières des fonds sous-marins et la misère des centaines de milliers de déplacés, rescapés de plus de 20 ans de guerre civile.
Les accords de paix, signés en novembre 1994 à Lusaka, en Zambie, ont vécu. Quatre ans après, les Nations unies sont obligées de reconnaître qu'elles n'ont plus les moyens de les faire respecter. Pire, la Monua (Mission de l'ONU en Angola) est devenue une cible. En une semaine, deux de ses avions ont été abattus près de Huambo, dans le centre du pays, vraisemblablement par les forces de l'Unita. Le premier, le 26 décembre, transportait quatorze personnes, dont quatre membres de l'ONU, et le second, samedi 2 janvier, avait huit personnes à bord, dont quatre responsables des Nations unies. Le secrétaire général des Nations unies, Kofi Annan, a exprimé son «indignation», comme il s'était dit «consterné» la semaine dernière par le fait que Luanda et l'Unita n'aient pas encore permis à une équipe de sec