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Libération

Cambodge : Sihanouk prêt à comparaître. Le roi a été, un temps, proche du régime khmer rouge.

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publié le 5 janvier 1999 à 23h25

La controverse sur le traitement de marque octroyé par le

gouvernement de Phnom Penh aux deux leaders khmers rouges, Khieu Samphan et Nuon Chea, fait rage au Cambodge. Dans une déclaration datée de dimanche à Pékin, où il réside pour y recevoir des soins, et reçue hier à Phnom Penh, le vieux roi du Cambodge, Norodom Sihanouk, a appuyé l'idée d'un tribunal destiné à juger les responsables du génocide de 1,7 million de personnes perpétré entre 1975 et 1979. «Comme je l'ai toujours dit et écrit maintes fois, je suis prêt à comparaître devant un tribunal (cambodgien ou international) chargé de juger les Khmers rouges et leurs complices réels ou supposés», a écrit le roi. «Je renoncerai volontairement à mon immunité royale et constitutionnelle pour comparaître tout aussi volontairement devant le tribunal précité, précise-t-il. Je déclare par avance accepter une éventuelle condamnation de ma personne par ce tribunal et purger la peine de prison que [le tribunal] m'infligera.» «Même si les juges de ce tribunal ne me convoquent pas, je me présenterai quand même devant lui. Et je serai mon propre avocat», avertit le souverain.

Nombre de personnalités cambodgiennes ont trempé de près ou de loin dans le régime génocidaire khmer rouge. Le roi Sihanouk a lui-même été brièvement chef d'Etat au début du régime de Pol Pot, du moins nominalement. Selon les historiens, il était proche des Khmers rouges pendant la guerre américaine du Viêt-nam ­ on l'appelait alors «le Prince rouge» ­ avant qu'i