C'est une photo aérienne prise par l'aviation américaine au-dessus
de l'Irak, sans doute le 17 décembre au deuxième jour de l'opération Renard du désert. Elle montre l'aérodrome d'Al-Sahra. Deux énormes hangars, vraisemblablement en béton armé, et, en bas de l'image, une dizaine d'appareils qui ressemblent plus à des petits avions de tourisme qu'à des bombardiers lourds. Tout semble normal, à l'exception de deux trous bien nets sur le toit des hangars. Des bombes guidées par laser ont percé le béton avant d'exploser à l'intérieur des bâtiments. Mission accomplie pour les aviateurs? Difficile à dire, car personne ne sait ce qu'il y avait vraiment à l'intérieur des hangars au moment de l'attaque. C'est toute la difficulté de l'évaluation des dommages de guerre (Battle Damage Assessment), sur laquelle planchent depuis plus de deux semaines les spécialistes anglo-américains du renseignement militaire.
L'objectif de Renard du désert était officiellement de «dégrader la capacité de Saddam Hussein de construire et d'utiliser des armes de destruction massive, et d'agresser ses voisins», et de lui «montrer les conséquences des violations de ses obligations internationales». Au terme de 70 heures de combat, du 16 au 19 décembre, une grande partie de ces objectifs semblent avoir été atteints par les forces américaines et britanniques. L'US Air Force, l'US Navy et la Royal Air Force ont sans doute conduit le bombardement le plus sophistiqué de toute l'histoire de l'aviation. Trois prin