A son tour, la République centrafricaine est prise dans le
tourbillon de la guerre régionale dans l'ex-Zaïre. Au cours du week-end, plus de 3 000 habitants de Zongo, la ville frontière congolaise située en face de Bangui, sur l'autre rive du fleuve Oubangui, se sont réfugiés dans la capitale centrafricaine fuyant l'avancée d'un nouveau mouvement rebelle combattant le régime de Laurent-Désiré Kabila. Egalement ce week-end, acheminés par avion depuis Kinshasa, quelque 300 soldats congolais ont débarqué à Bangui pour intervenir, depuis le territoire centrafricain, dans le nord-ouest du Congo-Kinshasa. Fief de l'ancien dictateur Mobutu, cette partie de l'ex-Zaïre est en voie d'être conquise par le Mouvement de libération du Congo que dirige Jean-Pierre Bemba, le fils d'un richissime homme d'affaires qui fut longtemps le prête-nom financier du défunt président.
L'organisation rebelle de Bemba est soutenue par l'armée ougandaise, qui poursuit ainsi sa campagne de «sécurisation des frontières nationales»" à près de 2 000 km à l'intérieur de l'ex-Zaïre. De son côté, le Rwanda, l'autre grand allié des forces anti-Kabila, continue d'appuyer militairement le Rassemblement congolais pour la démocratie (RDC), au bord de l'éclatement. L'assemblée générale du RDC composée de 28 membres est en effet réunie depuis le 29 décembre à Goma, ville frontalière du Rwanda, pour éviter la rupture entre anciens mobutistes, opposants exilés de longue date et dissidents tutsis du régime Kabila. Début