Tokyo, de notre correspondante.
Il s'appelle Kazuo Shii. A 44 ans, il change des caciques nippons, plaît aux femmes et séduit sans complexe les grands leaders politiques. Surtout, il pourrait être l'homme de demain au Japon. Difficile à croire peut-être pour celui qui vient d'être nommé secrétaire général du Parti communiste japonais (PCJ). Le PCJ est pourtant en train d'effectuer un tournant idéologique à 180 degrés. Un an après le départ de son leader historique, Kenji Miyamoto (89 ans), lors du XXIe congrès du parti, il se prend à rêver du pouvoir. Rompant avec la ligne isolationniste qu'il suivait depuis sa sortie de la clandestinité, après la guerre, il s'est fixé pour objectif de participer à un «gouvernement de coalition démocratique» à l'horizon du siècle prochain. Et ils sont nombreux à y croire.
Pour s'en convaincre, il suffisait de se rendre, début novembre, dans le parc de Yumenoshima, à l'est de la baie de Tokyo. Là, durant trois jours, s'est déroulée une véritable fête de l'Huma version nippone. 250 000 personnes, soit 20 000 de plus que l'an dernier, s'étaient donné rendez-vous à ce grand festival annuel organisé par Akahata, «Drapeau rouge», le quotidien du Parti communiste japonais. Avec un tirage de plus de 2,5 millions d'exemplaires, il s'enorgueillit d'être le deuxième journal communiste au monde après" le Quotidien du peuple chinois. Force majeure. Assis sur une natte de paille, Yoshiro, 35 ans, n'aurait pour rien au monde manqué la fête d'Akahata. «Je v