Les prostituées ont déserté les rues et leurs clients partent se
consoler au Danemark depuis l'instauration d'une loi, le 1er janvier, interdisant l'«achat de services sexuels» en Suède (lire Libération du 1er janvier).
«D'habitude, nous comptions dix à vingt prostituées dans cette rue, alors que dimanche dernier, nous n'en avons aperçu que trois», a constaté lundi Cathrin Westin, inspecteur de la brigade des moeurs à Stockholm. Equipée de vidéosurveillance, la police chargée de veiller au respect de la loi dite de «paix pour les femmes» a observé le même phénomène dans les quartiers chauds de la plupart des grandes villes suédoises.
Cette législation, destinée à protéger les femmes des agressions sexuelles, n'interdit pas la prostitution mais pénalise en revanche les clients, qui encourent désormais jusqu'à six mois de prison.
Les risques inhérents à cette mesure ont déjà été dénoncés par la police et les assistantes sociales suédoises. Celles-ci redoutent à la fois un développement clandestin de cette activité et une augmentation de la prostitution étrangère. En effet, depuis l'effondrement du communisme, de nombreuses femmes au chômage ou mal payées, venant de l'ex-URSS et des pays Baltes, gagnent la Suède par le port de Tallin, en Estonie, pour venir se prostituer.
Les clients, quant à eux, se sont rabattus sur le Danemark, où les professionnelles danoises de Fredrikshavn, le port le plus proche, ont été submergées par la demande et contraintes de recourir à leurs collègues d