Menu
Libération

Irak: l'Unscom espion pour Washington? Selon un officiel US, l'agence a servi à des fins de renseignement.

Article réservé aux abonnés
publié le 7 janvier 1999 à 23h27

New York, de notre correspondant.

Quinze jours à peine après les bombardements de l'Irak par les Etats-Unis prenant pour prétexte le dernier rapport de l'Unscom, un haut responsable américain a reconnu hier que Washington avait pu recueillir dans le cadre de la mission de désarmement de l'agence onusienne en Irak des informations militaires plus larges, expliquant qu'il n'y avait «pas de barrière artificielle» entre ces deux types de renseignements. Ce haut responsable, parlant à des journalistes sous couvert de l'anonymat, a donné comme exemple les informations recueillies sur un régiment de la Garde républicaine, l'unité d'élite du régime, soupçonné de protéger un entrepôt d'armes nucléaires, balistiques ou bactériologiques. Cette même Garde «est aussi chargée de protéger le régime» de Saddam Hussein, a-t-il ajouté, et il est donc possible par ce biais «d'apprendre comment le régime se protège».

Autant de révélations qui relancent le débat sur les liens entre Washington et le chef de l'Unscom, l'Australien Richard Butler, qui a dû faire face, quelques jours après le déclenchement de l'opération Desert Fox, à des accusations de plusieurs organes de presse internationaux, dont Libération. Butler était ainsi mis en cause pour avoir tout à la fois volontairement «noirci» son rapport afin de justifier une frappe et d'avoir également livré la primeur de son texte à Bill Clinton. Ce qu'il a démenti.

Ces déclarations du haut responsable américain font de surcroît suite à des informat