Jérusalem, intérim.
Bel homme en uniforme, le général Amnon Lipkin-Shahak était attendu sur la scène politique en sauveur depuis son départ de l'armée israélienne, à la veille de Noël. L'ancien chef d'état-major a déclaré officiellement mercredi sa candidature au poste de Premier ministre lors des élections du 17 mai. Mais plus personne ne croit aveuglément en sa destinée.
Consensus. Jouant l'outsider porté par les sondages, il avait dès le départ refusé de s'associer au chef de l'opposition travailliste, Ehud Barak, préférant fonder ex nihilo un parti centriste. Mercredi, il n'avait toujours pas de nom ni de programme précis. Lors de sa conférence de presse, Shahak s'est montré parfois mal à l'aise dans son blazer de civil. Sur des sujets comme la conscription des religieux, les relations avec l'Autorité palestinienne ou le conflit avec le Liban, il a choisi la prudence et le consensus.
Il faut discuter avec les Juifs ultra-orthodoxes, négocier avec les Palestiniens et engager des pourparlers sur le Sud-Liban avec les Syriens. Il déclare, par précaution: «Jérusalem restera sous souveraineté israélienne quoi qu'il arrive.» S'il reconnaît que «lorsque Arafat voyage dans le monde il est reçu en leader», la question de l'indépendance palestinienne doit être abordée lors des négociations finales.
Shahak n'a en tout cas pas caché son opposition à Benyamin Netanyahou, le déclarant à plusieurs reprises «dangereux». Sous son gouvernement, en deux ans et demi, les conflits internes du pa