Bruxelles (UE),de notre correspondant.
«Nous avons eu des difficultés de gestion», a reconnu hier Jacques Santer. «Mais de là à mettre en cause de façon globale et indiscriminée l'action de la Commission, c'est franchement intolérable.» Le président de l'exécutif européen a dû longuement s'expliquer, en présentant ses voeux à la presse, sur les multiples cas de fraude, d'irrégularité et de népotisme qui éclaboussent son institution. Il a ainsi rompu le silence de plus en plus assourdissant qu'il observait face aux médias depuis cet été, lorsque les premières affaires furent révélées par les journaux allemands, belges et français. Car, au rythme des articles, c'est toute l'image de la Commission qui, peu à peu, a été ternie. Ce qui est plutôt malheureux, la très grande majorité des fonctionnaires bruxellois étant au-dessus de tout soupçon.
Conflit institutionnel. Outre ce sérieux problème d'opinion publique, l'ancien Premier ministre luxembourgeois a désormais sur les bras une crise avec le Parlement européen: celui-ci a refusé, le 17 décembre, de voter la décharge budgétaire pour 1996, en raison de la gestion approximative de la Commission. Et lundi, à Strasbourg, il doit débattre d'une «motion de censure» qui ne devrait toutefois pas mettre en péril l'existence de la Commission (1). De son côté, le groupe libéral devrait déposer sa propre motion exigeant les démissions d'Edith Cresson, la Française chargée de la recherche et de l'éducation, et de Manuel Marin, l'Espagnol géra