«Les frappes n'ont rien réglé»: Jacques Chirac a signifié hier
l'échec à ses yeux des bombardements américains et britanniques sur l'Irak et a appelé à une autre approche incluant la levée de l'embargo frappant ce pays depuis la guerre du Golfe de 1991. Au cours de la cérémonie des voeux au corps diplomatique (lire aussi page 17), le Président a, en particulier, réclamé solennellement que le Conseil de sécurité de l'ONU «retrouve tout son rôle». «La principale leçon de cette crise est là: nul ne doit affaiblir le Conseil de sécurité, car il est irremplaçable», a-t-il estimé, proposant que l'instance suprême de l'ONU mette en place de «nouvelles procédures, celles du contrôle continu (de l'armement irakien, ndlr), qui empêcheront l'Irak de reconstituer son arsenal, et s'orienter vers une levée de l'embargo assortie d'un strict contrôle de l'emploi des recettes d'exportation. C'est la seule voie raisonnable».
Cette prise de position française est la plus nette depuis les frappes aériennes du mois dernier. La France avait alors tempéré sa réaction officielle, même si en privé Paris manifestait la plus vive hostilité à l'égard de la stratégie américano-britannique, ce qui lui a valu, hier encore dans un journal de Bagdad, l'accusation d'être «hypocrite». Progressivement, la France reprend donc l'initiative et devrait faire circuler, dans les prochains jours, un document parmi les membres du Conseil de sécurité, afin de rechercher un nouveau consensus international sur la crise ir