Dakar, de notre correspondante.
Les «cars rapides» sont l'ornement ambulant de Dakar. Décorés de bandes bleues et jaunes ponctuées de fleurs peintes, ils sillonnent jour et nuit les artères de la capitale sénégalaise. Mais ces véhicules ont une autre particularité encore plus voyante. Ils se croient sur un circuit automobile. Leurs conducteurs doublent sans regarder, déboîtent et foncent. Puis brusquement c'est l'arrêt pour faire monter des passagers, et la course reprend. Les cars rapides, il faut le reconnaître, portent bien leur nom. Toutefois ils ne sont pas seuls sur le circuit où surgissent de nombreux obstacles comme des voitures particulières, des camions, des carrioles tirées par des chevaux, des piétons. De plus, comme les feux rouges n'affichent que très rarement leur couleur, ce ne sont pas eux qui vont faire lever le pied aux Fangio sénégalais.
Du coup, les autorités ont décidé de mettre de l'ordre dans ce gymkhana. Au terme d'un séminaire à Dakar financé par la coopération française, un projet a été élaboré pour réformer le secteur. Et il a été décidé de renvoyer à l'auto-école les chauffeurs. «La formation donne un parchemin, mais tout un chacun a besoin d'une formation continue», explique le secrétaire exécutif du Cetud, un nouvel organisme chargé de gérer les transports urbains. Ce projet financé par la Banque mondiale a démarré en décembre et va toucher 6 000 chauffeurs dans les villes de Dakar, Thiès et Kaolak. «C'est une bonne idée, commente un gendarme, c