Berlin, intérim.
Avec la double nationalité, «nous ne pourrons plus expulser les délinquants étrangers». Si l'on y ajoute le problème du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), très présent en Allemagne, «le danger pour la sécurité intérieure sera supérieur à celui que représentait la Fraction armée rouge dans les années 70 et 80». Les propos du très conservateur ministre-président de Bavière, Edmund Stoiber, dans l'hebdomadaire Focus, ont mis le feu aux poudres cette semaine sur un sujet qui s'annonçait déjà explosif.
Emboîtant le pas au chef de file des chrétiens-sociaux (CSU), l'Union chrétienne-démocrate (CDU) a aussitôt annoncé le lancement d'une pétition contre la réforme de la nationalité envisagée par le gouvernement. «L'autorisation généralisée de la double nationalité serait un poison pour l'intégration et la paix intérieure», estime Wolfgang Schäuble, successeur d'Helmut Kohl à la tête de la CDU. «Nous ferons tout pour empêcher» la mise en pratique de ces projets, a-t-il ajouté.
L'Allemagne, qui avait déjà le triste privilège de détenir un des codes de la nationalité les plus archaïques d'Europe de l'Ouest, se livre désormais à une sombre bataille en vue de sa réforme, qui risque de faire avant tout le lit de l'extrême droite. Le code allemand est encore régi par le «droit du sang», inscrit dans une loi de 1913. Est Allemand qui est né de parents allemands. Les descendants d'émigrés allemands, qui vivent depuis plusieurs générations en Russie ou en Roumanie, peuv