Après deux jours de combats dans sa capitale, envahie mercredi par
les rebelles du Front révolutionnaire uni (RUF) malgré la présence d'une force d'intervention ouest-africaine, le président Ahmad Tejan Kabbah a annoncé hier soir un cessez-le-feu d'une semaine, qui devrait être mis à profit pour «élaborer un cadre pour la paix». Lors d'une conférence de presse à l'aéroport international, sur l'autre rive de la baie de Freetown, le chef de l'Etat a affirmé avoir négocié cette trêve avec le caporal Sankoh, le leader emprisonné du RUF, condamné à mort en octobre pour «haute trahison». Malgré l'accord annoncé, qui devrait ouvrir la voie à une médiation régionale, les combats ont fait rage jusqu'à la tombée de la nuit. Après une matinée relativement calme, les soldats nigérians, qui forment le gros de la force ouest-africaine (Ecomog), ont reconquis le centre-ville, tombé la veille aux mains des rebelles.
Progressant depuis l'ouest à bord de véhicules blindés, les troupes de l'Ecomog environ 6 000 soldats dans la capitale ont notamment repris la présidence, symbole du pouvoir, quoique désaffectée depuis dix mois. Des alpha-jets nigérians ont bombardé et mitraillé des insurgés dans le centre et l'est de Freetown. Les combattants du RUF, alliés aux mutins de l'armée nationale, ont utilisé la population civile comme bouclier humain. Ils ont obligé les habitants à sortir dans la rue, mettant le feu aux maisons des récalcitrants. Selon des témoins joints par téléphone, de nombreux