Moscou, de notre correspondante.
«Nous le connaissons et nous le croyons»: posant confiant sur ses affiches, le président kazakh Noursoultan Nazarbaïev s'apprête à se faire réélire dimanche lors d'élections anticipées. Un scrutin critiqué par les Occidentaux qui ne devrait guère contribuer à faire progresser la jeune démocratie kazakhe. A la tête de cette ex-république soviétique depuis l'indépendance en 1991, Nazarbaïev affronte trois concurrents. Deux apparaissent comme des faire-valoir destinés à accréditer l'idée d'un scrutin disputé. Le troisième est le chef du PC. Mais à l'instar de toute l'opposition, son parti a été laminé. En fait, le seul vrai rival de Nazarbaïev, son ex-Premier ministre Akejan Kajegeldin, a été écarté de la course par la Cour constitutionnelle. En 1998, il avait été condamné à 93 dollars d'amende pour avoir participé au meeting d'une organisation non enregistrée, intitulée «Pour des élections justes». Or la loi kazakhe interdit à un candidat de se présenter s'il a été condamné l'année précédant le scrutin. Avec cette élection, «le Kazakhstan, l'un des leaders des réformes démocratiques en Asie centrale, peut gravement nuire à sa réputation», a accusé l'OSCE en décembre. L'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe, qui réclame le report du scrutin, dénonce plusieurs violations: la convocation tardive des élections qui handicape l'opposition, la mise hors jeu de Kajegeldin, la monopolisation des médias par Nazarbaïev, enfin des pressi