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Libération

L'arrestation ratée d'un bourreau serbe. Dragan Gagovic a été tué par des soldats français de la Sfor.

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publié le 11 janvier 1999 à 23h23

Dragan Gagovic rentrait samedi du Monténégro où les cinq enfants qui

l'accompagnaient venaient de participer à un tournoi de karaté. Sur la route de montagne menant à Foca, sa ville, cet homme de 38 ans, recherché depuis plus de deux ans par la justice internationale pour violences sexuelles et tortures, aperçoit un barrage routier et fonce. Les soldats français de la force internationale de paix, la Sfor, qui tentaient de l'appréhender, tirent. Le criminel de guerre est tué. Les enfants ­ il s'agirait de fillettes ­ apparemment sains et saufs, ont toutefois été examinés par des médecins militaires.

A l'exception du gouvernement de la «Republika srpska», l'entité serbe de Bosnie, qui juge «incompréhensible» que les soldats n'aient pas tenu compte du fait que Gagovic était accompagné de cinq enfants, tout le monde se félicite de cette opération qui met un peu de baume au coeur des soldats français, souvent accusés par la presse américaine de laisser courir les criminels de guerre en Bosnie. «Les Etats-Unis soutiennent toute action qui, dans l'avenir, permettra d'amener devant un tribunal des criminels de guerre inculpés», a déclaré le porte-parole du département d'Etat James Rubin, soulignant que «cet acte représente un avertissement pour tous ceux qui sont poursuivis pour crimes de guerre». A La Haye, le procureur du Tribunal pénal international (TPI), Louise Arbour, a «regretté» la mort de Gagovic tout en appelant «les personnes inculpées publiquement par le tribunal à se re