Londres, de notre correspondant.
Entre Noël et le jour de l'an, Tony Blair a perdu deux ministres et sa réputation d'infaillibilité. Ces dernières semaines ont été de l'aveu même du Premier ministre les plus éprouvantes depuis son arrivée au pouvoir il y a vingt mois. A la manière de la politique et des médias britanniques, ce ne sont pas des périls économiques comme la récession qui menace ou la crise du système de santé qui ont mis en danger un Premier ministre à qui jusqu'à présent tout semblait réussir. Comme ses prédécesseurs conservateurs, Blair s'est retrouvé confronté à une série de révélations sur la vie privée ou les liens d'affaires de ses ministres, exacerbées par les mésententes personnelles entre les grands barons du travaillisme. Le week-end dernier, c'est son ministre des Affaires étrangères, Robin Cook, qui a été cloué au pilori par sa femme qu'il vient de quitter pour sa secrétaire après vingt-huit ans de mariage.
Dans un livre sulfureux, Margaret Cook, une hématologiste d'Edimbourg, ne cache rien des infidélités de son mari, de ses crises d'alcoolisme et de ses accès d'impuissance. Dimanche, le Sunday Times publiait les bonnes feuilles de cet ouvrage qui sent l'aigreur et l'égout. Le même jour, Blair a dû venir à la rescousse de Cook, soulignant qu'il était «l'un des meilleurs ministres des Affaires étrangères que le pays ait connu» et a démenti avec force qu'il ait l'intention de se séparer de cet «ivrogne adultère», comme le titrait dimanche le journal de