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Libération

L'Unscom espionnait, et alors? Contrairement à Paris, Washington ne voit pas l'utilité de réformer le contrôle du désarmement de l'Irak.

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publié le 12 janvier 1999 à 23h31

Washington, de notre correspondant.

Une «nouvelle Unscom»? La proposition française d'un «nouvel organisme de contrôle» pour empêcher l'Irak de reconstituer son arsenal d'armes de destruction massive, avancée dimanche au Club de la presse d'Europe1 par le chef de la diplomatie française, Hubert Védrine, n'impressionne guère les dirigeants américains. «Saddam n'a toujours pas rempli l'obligation qu'il a de donner à l'ONU toutes les informations requises en vue de son désarmement total», expliquait en fin de semaine un responsable de la Maison Blanche, répondant aux questions de Libération sous le sceau de l'anonymat. «A nos yeux, l'Unscom (la commission de désarmement mise en place après la guerre du Golfe, ndlr) reste le moyen de répondre à cette exigence. Nous sommes toujours en faveur d'un retour de l'Unscom à Bagdad. A condition qu'elle soit efficace"» Le problème étant bien sûr, concède aussitôt le même responsable, qu'elle n'a aucune chance de l'être. Après l'offensive aérienne américaine en décembre, puis les révélations sur l'imbrication entre l'Unscom et les services secrets américains, «il est clair que Saddam n'est pas près de coopérer» avec les inspecteurs de Richard Butler, le chef de l'Unscom, affirme-t-il. Pour sa part, Butler a admis hier que l'Unscom pourrait être réorganisée: «Elle sera un peu différente de ce qu'elle était" une Unscom modernisée, si vous voulez», a-t-il déclaré lors d'une conférence à Washington.

Mais personne, dans l'administration Clinton,