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Libération

Mohammed Khatami, le président opposant. Alors que la plupart des rouages du pouvoir sont aux mains des conservateurs, le chef de l'Etat iranien tente d'insuffler un peu de liberté au régime.

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publié le 12 janvier 1999 à 23h30

Les partisans du président Khatami ont réclamé hier le départ du

ministre des Renseignements après l'arrestation de membres des services secrets impliqués dans des assassinats d'opposants et d'intellectuels. «Que le ministère soit fautif ou qu'il ait fait preuve de négligence, le moins que l'on puisse attendre du ministre est qu'il parte», a indiqué le Front de la participation de l'Iran islamique, qui regroupe des proches du Président. Ce parti avait déjà réclamé que les identités des coupables soient révélées et qu'ils fassent l'objet d'un procès public. La révélation de l'implication des services secrets dans ces meurtres a provoqué une crise sans précédent entre les proches de Khatami et les conservateurs qui défendent le ministre des renseignements, Dorri-Nadjafabadi. Ce dernier a l'appui du Guide de la République et premier personnage du régime, l'ayatollah Ali Khamenei.

Téhéran, envoyé spécial.

Lequel des deux Khatami est le plus populaire? Est-ce le président de la République islamique ou l'opposant qui perce déjà en lui? Un an et demi après sa triomphale élection, le président iranien, pourtant homme du sérail ­ il est hodjatoleslam (religieux de rang intermédiaire dans le clergé chiite) ­, incarne de plus en plus un rôle d'opposant au régime. «Chaque fois qu'il parle, j'entends le discours d'un opposant, pas celui d'un président de la République», remarque Kazem Kardavani, l'un des sept animateurs de l'Association des écrivains (illégale), dont deux d'entre eux avai