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Libération

Clinton, un destin face à cent juges. Le procès en destitution débute aujourd'hui au Sénat. Le Président tient toujours bon.

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publié le 14 janvier 1999 à 23h10

Washington, de notre correspondant.

Le procès en destitution de Bill Clinton, 42e président des Etats-Unis, commence véritablement cet après-midi devant le Sénat, transformé en «tribunal de l'impeachment». Les «procureurs» de la Chambre des représentants y exposeront les accusations de «parjure» et d'«obstruction à la justice» portées contre lui devant les cent sénateurs qui jugeront Clinton. Pendant ce temps, le Président met la dernière main au discours sur l'état de l'Union qu'il prononcera, comme en défi, le 19 janvier, devant les représentants, sénateurs et juges de la Cour suprême assemblés au Capitole. «Le Sénat a son travail, je fais le mien: je travaille pour le pays, comme il l'attend de moi», a-t-il répondu aux journalistes hier matin, annonçant qu'il travaillait sur des initiatives pour juguler la crise en Amérique latine. Il exposera donc directement au peuple américain ses plans pour renflouer l'assurance retraite (Social Security), protéger l'assurance vieillesse (Medicare), améliorer l'enseignement. Et, bien entendu, garantir la poursuite de la prospérité insolente que connaît l'économie américaine depuis son élection en dépit des remous provoqués à Wall Street par la crise financière internationale.

Ses adversaires les plus acharnés sont obligés de saluer en Bill Clinton un phénomène politique. Sa capacité à se maintenir au pouvoir, et au plus haut dans les sondages (67% selon CNN/USA Today mardi), malgré tous les coups qu'il a encaissés depuis un an, est la s