Strasbourg, de notre correspondante.
Edith Müller, députée Verte allemande, a été l'un des premiers élus à enquêter sur les affaires de fraude. Elle est membre de la commission de contrôle budgétaire du Parlement européen. Entretien.
Faut-il censurer la Commission?
En principe, oui. En décembre, nous avons pris une décision très forte en refusant de voter la «décharge» du budget 1996. Maintenant, nous avons une motion de censure sur la table. Je crois que le moment est venu de la voter. Il y a plusieurs années que nous critiquons la Commission. Elle a toujours été faible, puisque née, en 1994, du veto britannique à la nomination de Jean-Luc Dehaene, le premier ministre belge. Les événements récents l'ont encore plus affaiblie. Sa structure politique et administrative n'est pas au niveau de ce que l'on est en droit d'attendre pour l'Europe de l'an 2000.
C'est donc autant une censure politique globale que directement liée aux affaires de fraude?
Oui. D'autant que s'y ajoutent une certaine forme d'arrogance et le refus répété de répondre aux questions du Parlement. Les Verts sont convaincus aujourd'hui qu'il est difficile de poursuivre une collaboration avec cette Commission.
Que pensez-vous des réponses apportées par Santer lundi dernier?
C'est une bonne réponse pour l'avenir. Mais il n'a rien dit de la responsabilité politique de la Commission sur la gestion du passé. C'est sa grande erreur. C'était un discours traditionnel, qu'on entend depuis quatre ans: à chaque fois qu'on interr