Jérusalem, de notre correspondant.
Dans la campagne électorale israélienne, qui ne brillait déjà pas par sa sérénité, il ne manquait plus qu'un scandale. C'est chose faite: la presse locale n'hésite pas à parler d'un «Watergate israélien». Il faut dire que les deux affaires ont plusieurs traits en commun: même lieu, même délit et apparemment même motif. Dans la nuit de lundi à mardi, des inconnus ont visité les bureaux d'un célèbre consultant américain, Stanley Greenberg, à Washington, pas très loin du Capitole. L'un d'eux se serait introduit par le toit, aurait neutralisé le système d'alarme, avant d'ouvrir la porte à ses complices. L'agent de sécurité présent ne s'est aperçu de rien. Il ne s'agit pas d'un banal fait divers. «On visait nos activités internationales», a indiqué sans autre précision le vice-président de l'agence, Jeremy Rosner. En effet, hormis de l'argent liquide, les voleurs n'ont emporté que les disquettes informatiques concernant un client étranger, Ehud Barak, le chef de l'opposition israélienne.
Comme son principal adversaire, le travailliste est allé chercher aux Etats-Unis ses experts en communication. Benyamin Netanyahou a confié son sort, comme il y a trois ans, à un républicain ultraconservateur, Arthur Finkelstein. Barak s'est adressé tout aussi naturellement le mois dernier à deux démocrates, Stanley Greenberg et James Carville. Les deux hommes poussent leur poulain israélien à adopter un ton plus agressif, le scrutin s'annonçant très serré (un son