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Libération

La journée des eurodupes. Le Parlement européen devrait rejeter, aujourd'hui, la motion de censure de la Commission. Récit des ultimes tractations.

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publié le 14 janvier 1999 à 23h10

Strasbourg, envoyé spécial.

Après avoir joué avec le feu, les eurodéputés jouent avec le ridicule. Tétanisé par l'idée de déclencher une crise politique européenne, le Parlement de Strasbourg, depuis hier, cherche une porte de sortie afin de permettre à la Commission de finir tranquillement son mandat, en dépit de la gravité des accusations qu'il portait contre elle depuis plusieurs mois. On semblait, hier soir, se diriger vers un simple rappel à l'ordre qui ne devrait pas troubler le sommeil des commissaires. Au final, l'exécutif bruxellois ne sera pas lavé de tous soupçons. Quant aux eurodéputés, ils laisseront l'impression de couvrir des malversations au nom d'intérêts politiciens obscurs pour le commun des mortels. Bref, tout le monde risque de ne pas sortir grandi de cette semaine.

Santer dans la balance. Les députés vont devoir se prononcer aujourd'hui sur toute une série de textes, du simple blâme sans conséquence spéciale à la motion de censure en passant par des résolutions demandant le départ d'Edith Cresson et/ou de Manuel Marin, les deux commissaires les plus critiqués pour leur gestion approximative des deniers communautaires. Hier matin, les jeux semblaient faits: lors d'un dîner, mardi, avec les démocrates-chrétiens du PPE, Jacques Santer, président de la Commission, annonçait qu'il démissionnerait si Cresson et Marin étaient cloués au pilori. Un peu secoués, certains députés du PPE se sont alors rendu compte qu'ils étaient allés trop loin.

Dans un texte, cosig