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Libération

Dans l'ex-Zaïre, la stratégie de la terreur gagne du terrain. Des témoins rapportent des massacres au Kivu.

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publié le 15 janvier 1999 à 23h11

La paix attendra. Alors que l'ex-Zaïre s'enfonce dans une guerre

dont les civils sont les premières victimes, les discussions sur un cessez-le-feu en République démocratique du Congo (RDC) risquent d'être encore reportées. Le président zambien, Frederick Chiluba, qui devait accueillir demain quinze dirigeants africains à Lusaka, a annoncé que la réunion serait probablement repoussée, «de 24 heures à 48 heures»" Ce ne serait jamais que la quatrième fois en deux mois, depuis qu'en novembre, au sommet franco-africain de Paris, les chefs d'Etat de RDC, du Rwanda et d'Ouganda s'étaient engagés auprès de Chirac et Kofi Annan à mettre un terme au carnage.

Hier encore, des témoins ont confirmé à l'AFP à Bangui (Centrafrique), que les Forces armées congolaises (FAC) de Laurent-Désiré Kabila, soutenues par des Tchadiens et des Soudanais, avaient tué la semaine dernière plus de 300 civils dans la province de l'Equateur. Selon le capitaine d'un navire qui a convoyé sur l'Oubangui un renfort de 250 soldats congolais de la capitale centrafricaine à Mongoumba (environ 100 km au sud) et qui affirme avoir entendu leurs conversations radio, «ces militaires avaient pour ordre d'abattre systématiquement tout homme en âge de porter une arme». «Partout où ils ne trouvaient pas de rebelles, ce sont les civils qui ont payé», a-t-il ajouté.

Vaincre par la terreur, l'anéantissement des villages, le meurtre des chefs coutumiers et des responsables religieux: les «rebelles» du Kivu, occupé par les forces