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Libération

Le «procès du siècle» ennuie l'Amérique. Malgré l'intense couverture médiatique, le public boude.

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publié le 16 janvier 1999 à 23h11

La seconde journée du procès en destitution de Bill Clinton devant

le Sénat a eu lieu vendredi, avec la poursuite de la présentation du dossier d'accusation par les «procureurs» républicains. Ceux-ci ont insisté sur la nécessité de pouvoir convoquer des témoins, à commencer par Monica Lewinsky, pour prouver la culpabilité du Président. Les sénateurs devront trancher sur cette question après la fin des exposés de l'accusation et de la défense, pas avant le 25 janvier.

Washington, de notre correspondant.

«Le Sénat est au coeur de la tempête.» La mise en garde de Henry Hide, qui se voulait solennelle, semblait étrangement déplacée jeudi, à l'ouverture du procès en destitution de William Jefferson Clinton. Certes, le représentant de l'Illinois venait d'appeler les cent sénateurs assis en silence à rien moins que destituer le 42e président des Etats-Unis. C'était la première fois de l'histoire que cette demande était faite sous le dôme du Capitole. Les couloirs du Sénat bruissaient d'une agitation inhabituelle de ruche en folie. Les spectateurs qui attendaient d'être admis dans les tribunes du public serpentaient en longue queue dans les escaliers et jusqu'au dehors du bâtiment, en dépit de l'air glacial. Les policiers sur le qui-vive pullulaient. Dans la salle de l'Horloge de l'Ohio, antichambre caverneuse du Sénat, les vieux routiers des médias avouaient n'avoir jamais vu pareille foule de journalistes ­ plus de 200 médias se sont fait accréditer, en plus de tous ceux qui couvren