Menu
Libération

L'Afrique se dispute au chevet de Freetown.Le Nigeria s'oppose à une médiation du Togo et de la Côte-d'Ivoire.

Article réservé aux abonnés
publié le 18 janvier 1999 à 23h12

Censée rétablir la paix et la «légalité constitutionnelle» en Sierra

Leone, l'Afrique de l'Ouest se dispute sur les moyens militaires ou diplomatiques d'y parvenir. Torpillant une médiation entreprise par la Côte-d'Ivoire et le Togo pour amener à la table des négociations le gouvernement sierra-léonais et les rebelles du Front révolutionnaire uni (RUF), le Nigeria a fait savoir qu'il revient aux seuls pays fournissant des contingents à la force régionale d'intervention de régler le conflit chez leur voisin. «Des pays qui n'ont pas un seul soldat en Sierra Leone prennent la pose de faiseurs de paix. Je voudrais leur demander d'arrêter cela. On ne se fera pas promener par eux», a déclaré le ministre nigérian des Affaires étrangères, Ignatius Olisiemeka. Pour le Nigeria, qui fournit l'essentiel des quelque 15 000 «casques blancs» de la force ouest-africaine (Ecomog), secondé seulement par le Ghana et la Guinée, la paix est au bout du fusil. «Face aux tueurs du RUF qui massacrent les populations civiles, il ne peut pas y avoir d'arrangement», a précisé le chef de la diplomatie nigériane.

De ce fait, le cessez-le-feu d'une semaine, qui devait débuter ce matin pour permettre des négociations, est mis en péril. Si l'actuel chef du RUF, Samuel Bockarie, a promis de le respecter, il est peu probable que la force ouest-africaine sous l'égide du Nigeria cesse ses opérations de «nettoyage» à Freetown. D'autant que l'Ecomog est parvenu à repousser dans les collines environnantes les rebell