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Libération

Procès Clinton : les sénateurs démocrates tiennent bon. Les «procureurs» ne les auraient pas retournés.

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publié le 18 janvier 1999 à 23h12

Washington de notre correspondant.

«Un chef de l'Etat qui s'est mis hors la loi peut-il encore faire respecter les lois?» La question posée samedi par Steve Buyer, représentant de l'Indiana, l'un des treize «procureurs» du procès en destitution (impeachment) intenté à Bill Clinton, résume le dilemme du Sénat, qui doit décider du sort du 42e président des Etats-Unis. Les treize «procureurs» ont terminé, samedi, la présentation de l'accusation contre Clinton. Trois jours durant, ils ont détaillé les multiples indices qui prouvent, selon eux, qu'il a menti sous serment devant le grand jury qui l'interrogeait sur ses relations avec Monica Lewinsky, sa maîtresse; qu'il a poussé Monica à mentir à la justice; et qu'il a mobilisé ses proches pour dissimuler à la justice les preuves de leur liaison. Ce faisant, ont-ils expliqué aux cent sénateurs, Bill Clinton est sorti de la sphère des indélicatesses commises dans sa vie privée. Il s'est rendu coupable de ce que la Constitution qualifie de «crimes et délits majeurs», crimes pour lesquels il doit être destitué de son poste, et pour lesquels plusieurs juges ont été destitués par le Sénat. Faute de quoi, a tonné leur chef, Henry Hyde, rien de moins que 222 années d'histoire américaine, et peut-être même «l'Etat de droit, trésor de la civilisation», auront été compromis de manière irrémédiable.

«Tout homme honnête doit admettre que les "procureurs ont présenté un dossier très solide», a admis le sénateur démocrate du Dakota-du-Nord, Kent