La mort de deux bébés prématurés par arrêt cardiaque, jeudi et
samedi en Belgique, a déclenché l'alerte dans les hôpitaux de plusieurs pays d'Europe. Ce double accident serait dû au mauvais étiquetage d'ampoules fabriquées par une firme pharmaceutique allemande, B. Braun, contre laquelle la justice belge a immédiatement lancé une enquête. Les deux fillettes avaient reçu du chlorure de potassium au lieu de glucose, dans une clinique de Louvain. La substance injectée, inoffensive pour des adultes mais en dose trop concentrée pour des nourrissons, leur a, selon l'autopsie, été fatale. B. Braun, qui a ordonné, samedi soir, le rappel «immédiat» de toutes les ampoules issues du même lot que celles incriminées disponibles sur les marchés belge, allemand, luxembourgeois et slovaque, dit tenir pour «vraisemblable» un mauvais étiquetage dans le processus de fabrication. Trois ampoules supplémentaires contenant du chlorure de potassium au lieu de glucose ont d'ailleurs été retrouvées dans la clinique où les bébés sont décédés, a annoncé hier le ministère belge de la Santé. Cela porte à cinq le nombre d'ampoules «mortelles» récupérées dans cette clinique. Tout le lot incriminé va être saisi et examiné par les services judiciaires. Le fait qu'il ait été livré en 1997 pourrait indiquer qu'une grande partie a déjà été utilisée sans avoir les conséquences dramatiques du week-end.
Cette affaire pourrait causer d'autant plus de tort à B. Braun que cette entreprise a déjà été au centre d'une po