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Libération

La Chine de plus en plus mâle. On compte 120 bébés garçons pour 100 filles. Echographies et IVG sont incriminées.

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publié le 19 janvier 1999 à 23h13

Pékin, intérim.

L'échographie est en accusation en Chine: au début de l'année, les autorités de la province de Shandong ont décidé d'interdire le recours à cette technique sans motif médical clair, afin d'empêcher les femmes attendant des petites filles d'avorter. La raison est évidente: on compterait maintenant en Chine 120 bébés garçons pour 100 bébés filles, alors que le ratio considéré comme naturel est de 106 pour 100. Une conséquence directe de la politique de limitation des naissances en Chine, qui a conduit de nombreux Chinois à privilégier les enfants de sexe masculin.

Un rapport de l'Académie chinoise des sciences sociales, cité par le magazine Business Weekly, s'alarme pour sa part de l'augmentation continue du déséquilibre des naissances entre les garçons et les filles.

IVG au sixième mois. Des chiffres que différents organismes officiels contactés se sont refusés à confirmer. «Il est difficile de parler de chiffres en Chine. Quelquefois, les filles ne sont pas enregistrées auprès des autorités. Cela arrive souvent dans les provinces développées, comme le Zhejiang et le Jiangxi, où le planning familial est très strict. De toute manière, la restriction des naissances n'est pas respectée dans les provinces trop pauvres"» commente un officiel de la Commission nationale du planning familial, refusant de décliner son identité. Selon l'Académie des sciences sociales, les différentes mesures déjà en application depuis plusieurs années ­ par le biais de «notices urgentes»,