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Libération

La reconstitution du massacre s'avère difficile. Les victimes albanaises étaient-elles des civils ou des combattants?

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publié le 19 janvier 1999 à 23h14

L'Alliance atlantique est formelle: il faut donner la priorité à

l'enquête du Tribunal pénal international sur la tuerie de Racak. Les choses paraissent pourtant claires: arrivant le lendemain sur les lieux, les vérificateurs de l'OSCE ont découvert les corps de 45 Albanais, dont trois femmes et un enfant de 12 ans, la plupart tués d'une balle dans la tête ou à bout portant. Les Serbes ne nient pas avoir tué. Ils prétendent qu'il ne s'agit pas de civils mais de combattants. Ce qui dans le fond n'améliore pas leur position, car l'exécution d'une balle dans la tête de combattants constitue lui aussi un crime de guerre. L'opinion serbe, tout à sa logique de guerre tribale, ne semble pas le comprendre. C'est pourquoi, sans sourciller, l'écrivain Vuk Draskovic, ancien leader de l'opposition rallié au régime et fait hier vice-Premier ministre yougoslave, pouvait déclarer que «celui qui prend une arme et tire contre l'Etat dont il est citoyen est un terroriste, qu'il porte ou non l'uniforme».

Combats à l'arme lourde. La reconstitution du massacre se révèle toutefois difficile, et les témoignages paraissent souvent parcellaires, voire contradictoires. Une chose est sûre: l'opération lancée vendredi par les forces serbes, officiellement pour capturer un groupe de «terroristes» ayant blessé un policier, a été lancée à 7 heures du matin. Les journalistes et les membres de la mission de vérification de l'OSCE qui se sont trouvés à proximité des trois villages ont fait état de combats à l