Menu
Libération
Analyse

Les Occidentaux perplexes sur l'utilité de frappes. Ils craignent qu'elles servent surtout les séparatistes de l'UCK.

Article réservé aux abonnés
publié le 19 janvier 1999 à 23h14

L'indignation est unanime. Même Moscou, traditionnellement proche

des serbes, condamne le massacre de Racak, appelant Belgrade à ouvrir une enquête. Mais, encore une fois, la vigueur des protestations occidentales et le nouveau «message fort» adressé à Belgrade couvrent surtout leur réticence à passer à l'acte. La menace de frappes de l'Otan avait permis en octobre un accord entre l'émissaire américain Richard Holbrooke et le président yougoslave, Slobodan Milosevic, prévoyant le déploiement de 2 000 vérificateurs de l'OSCE (Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe), ainsi qu'une réduction des forces de Belgrade dans cette province du sud de la Serbie peuplée à 90% d'albanais. Quelque 200 000 réfugiés avaient pu regagner leurs foyers avant l'hiver.

Otages virtuels. Cette machine de guerre de l'Alliance atlantique est toujours en place. Mieux, l'«ordre d'activation» donné alors demeure en vigueur. Mais aujourd'hui, malgré la dégradation de la situation, l'intervention militaire semble encore plus improbable qu'il y a trois mois. «La priorité est à la mission d'enquête du Tribunal pénal international, et il faut clarifier les circonstances de cette tuerie avant d'envisager toute option militaire», affirmait dimanche soir un diplomate de l'Otan. Ce très ferme engagement pour que la justice internationale puisse s'appliquer est une première. Mais c'est aussi un moyen de gagner du temps. «Des frappes aériennes ne résoudraient rien», souligne le quai d'Orsay. Une in