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Libération

Moscou, place des Trois-Gares, bébé à vendre. La mère espérait tirer 6500 dollars de la transaction. Elle a été arrêtée avec l'acheteur.

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publié le 19 janvier 1999 à 23h13

Moscou, de notre correspondante.

Il est 19 heures, mardi dernier, place des Trois-Gares, en plein centre de Moscou. Une jeune femme et deux hommes parlementent. Elle tient dans ses bras un bébé de 5 mois, son fils. Elle est venue pour le vendre: 6 500 dollars (environ 35 000 francs, 5 336 euros), en liquide. L'un des deux hommes est l'acheteur, l'autre, son ami. L'acquéreur tend une liasse de billets verts: on lui remet l'enfant. La police, qui a été informée au préalable, intervient au moment même de la transaction. «J'avais besoin d'argent», expliquera la mère. Inculpés au titre de l'article 152 du code pénal, tous les trois encourent chacun jusqu'à dix ans de prison.

La mère, Ioulia Melikhova, 22 ans, est sans emploi. Originaire de la petite ville de Lakinsk, à une centaine de kilomètres de Moscou, elle avait abandonné son fils Roman, né le 1er août dernier, à la naissance à la maternité. Celui-ci avait alors été placé à l'orphelinat de Vladimir, chef-lieu de la région.

Montée à Moscou, elle rencontre ensuite Iouri Iachin, 35 ans, vendeur sur un marché. Ils s'installent ensemble. Sans formation, elle ne trouve pas de travail. C'est lui qui aurait eu l'idée de la vente. Le 12 janvier, Ioulia reprend Roman à l'orphelinat de Vladimir et l'amène à Moscou.

«Ce n'est pas une femme, c'est un monstre, a expliqué un policier au journaliste de Komsomolskaïa Pravda, pas une fois durant son interrogatoire elle n'a demandé des nouvelles de son enfant.» Celui-ci a été placé une seconde foi