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Libération

Jordanie: Hussein reprend les rênes. Amman a salué le retour du roi «convalescent» après six mois d'absence.

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publié le 20 janvier 1999 à 23h14

Amman, envoyé spécial.

Lorsque Hussein, après six mois d'absence, se pose sur l'aéroport militaire de Marka, ses sujets savent qu'il y a de nouveau un pilote dans l'avion. Malgré ses nombreuses séances de chimiothérapie, le roi de Jordanie tient, comme à son habitude, les commandes de son jet personnel. Un keffieh masque son crâne dégarni. Encore très pâle, le visage émacié, il semble flotter dans ses vêtements. Pour autant, il revient chez lui moins en convalescent qu'en souverain, bien décidé à reprendre les rênes du pouvoir. «Je vais peu me reposer. Il y a beaucoup de travail à faire», dit-il juste après son arrivée. Il se tourne alors vers son frère, le prince héritier Hassan, et remercie, non son successeur désigné, mais celui qui l'a assisté pendant toute sa maladie, comme si la régence n'avait été qu'une simple parenthèse.

Qu'il s'agisse d'une guérison ou d'une courte rémission, le rétablissement du souverain a suscité un soulagement dans tous le pays. Le roi est vivant, vive le roi! Ils sont des centaines de milliers à se presser tout au long de son parcours jusqu'au palais. Debout, à travers le toit ouvrant de sa limousine blanche, il salue la foule qui l'attend depuis des heures sous une pluie battante. Son portrait, distribué le matin même par des agents en civil, orne la moindre voiture. Les soldats dansent la dabqeh ou jouent de la cornemuse. Des étudiants battent du tambourin, l'accueil est chaleureux, même s'il est peu spontané. Le convoi passe sous des millie