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Libération

Massacre au Kosovo: enquête contre la montre. Les inspecteurs de l'OSCE sont prêts à une évacuation.

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publié le 20 janvier 1999 à 23h14

Pristina, envoyé spécial.

Toute la journée d'hier, l'incertitude la plus grande est demeurée sur le maintien ou non de la présence au Kosovo des vérificateurs de l'organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) après la décision du président serbe, Slobodan Milosevic, de renvoyer dans les 48 heures, leur chef de mission, le diplomate américain, William Walker. Au quartier général de l'OSCE, à Pristina, tous les déplacements non essentiels ont été annulés et le personnel a été invité à préparer 15 kg de bagages en cas d'une évacuation immédiate. Un diplomate européen de haut rang a confié à Libération: «Si l'OSCE s'en va, cela correspond à une invitation à un massacre. Nous devons peser le pour et le contre. Il y a d'un côté, sauver des vies humaines et de l'autre, conserver notre crédibilité face au gouvernement yougoslave par une intervention militaire.» William Walker est devenu l'homme à abattre pour le gouvernement serbe depuis ses déclarations sur le massacre de Racak, accusant «les forces de sécurité (serbes) d'être responsables d'un crime contre l'humanité». Du coup, l'enquête sur cette tuerie a pris une dimension capitale. Certains enquêteurs soulignent qu'elle pourrait conduire à une inculpation à très haut niveau et peut-être même de Slobodan Milosevic lui-même. Selon le major général Drewinkiencwcz, numéro 2 de William Walker, «l'armée et les forces spéciales de police serbe obéissent à des chaînes de commandement très étroites. La responsabilit