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Libération

«Il faut les arrêter, ils revivent le maccarthysme». Le show télévisuel de Bill Clinton jugé par un couple de New-Yorkais.

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publié le 21 janvier 1999 à 23h15

New York, de notre correspondant.

Comme des millions de leurs compatriotes, c'est bien calés au fond de leur canapé familial face à un téléviseur grand écran que Michael, 60 ans, négociant dans le secteur de la grande distribution, et son épouse Nancy, 56 ans, employée administrative dans une école privée de Manhattan, ont, dans le confort de leur appartement new-yorkais, écouté dans son intégralité le discours sur l'état de l'Union. Quand Clinton apparaît, Nancy est déjà sous le charme. «On dit qu'il n'a pas bonne mine. Moi je trouve qu'il n'a pas l'air si mal!» Michael affirme ne pas être un grand fan de Clinton. Il n'attend pas grand-chose non plus du contenu de son discours. «C'est pareil tous les ans: le Président est réduit à faire des promesses qu'il ne peut tenir. Sans le Congrès, il ne peut rien: il est à la merci de leurs applaudissements.»

Applaudimètre. Du coup, chaque année, pendant le discours, c'est le jeu auquel se livre l'Amérique: surveiller l'applaudimètre. «Allez, les gars, un petit effort, vous pouvez bien applaudir ça!» Clinton sur l'écran chante les louanges de l'économie américaine. «Les républicains en sont malades. Regarde-les!» Le Président se félicite de l'excédent budgétaire. «Utilise-le pour l'éducation!», propose Nancy. Sur la politique étrangère, Nancy et Michael marquent de vagues signes d'approbation. «OK, d'accord. Ça va!» Sauf pour le Kosovo où Michael veut voir l'Amérique en première ligne contre Milosevic qui, selon lui, profite de l'impe