Les médecins ont finalement décidé hier de ne pas opérer Boris
Eltsine, hospitalisé d'urgence dimanche dernier pour un ulcère à l'estomac. Le chef de l'Etat devra poursuivre son traitement médicamenteux, qui aurait déjà produit des effets. Une opération n'était pas sans risques en raison de l'affaiblissement général du Président et surtout de son passé cardiaque. Les médecins ont pris cette décision après un nouvel examen une gastroscopie pratiqué hier matin, qui aurait montré que l'ulcère commençait à se résorber. Les saignements importants, qui avaient nécessité une perfusion, auraient notamment cessé. Selon son porte-parole, le Président, alité depuis dimanche, a pu se lever et marcher dans sa chambre de l'hôpital central du Kremlin. Il aurait aussi été autorisé à «travailler à son bureau». La santé présidentielle ne faisait déjà plus hier la une de la presse, blasée par les maladies en chaîne du chef de l'Etat. Depuis sa réélection en juin 1996, Eltsine a multiplié les problèmes de santé infarctus, quintuple pontage coronarien, pneumonie, bronchite, etc., et il a passé le plus clair de son temps entre les hôpitaux et ses résidences de campagne. L'alerte, cette fois, semblait plus sérieuse. Mais elle n'a pas provoqué une grande émotion. La population compare désormais Boris Eltsine aux gérontocrates déclinants de l'ère communiste: Leonid Brejnev notamment, mais aussi Konstantin Tchernenko. La classe politique, elle, a appris à vivre avec un Président à éclipses. Le