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Libération

1999, année de turbulences en Chine. La contestation sociale s'amplifie dans le pays, miné par la corruption.

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publié le 22 janvier 1999 à 23h16

Pékin, de notre correspondante.

L'année 1999 risque d'être marquée par l'agitation sociale en Chine. Depuis le début janvier, les mouvements de protestation s'intensifient dans le pays et commencent à prendre des formes violentes. A Pékin et Shanghai, devenues des sortes de bulles internationales sous haute surveillance, l'optimisme tient toujours lieu de discours officiel. Mais le climat général a changé. Une forte inquiétude est perceptible, tant auprès des responsables que de la population, lasse de réformes trop drastiques qui rendent le quotidien de plus en plus difficile, et qui redoute le retour à des heures de «confusion». Industries obsolètes. Les informations concernant les troubles survenus en province, jadis étouffés, commencent à remonter à la surface. Non par le biais de la presse locale qui continue à taire les faits, mais par la circulation de plus en plus importante des Chinois et le développement des communications, notamment le téléphone portable et l'Internet. Lundi, le Centre d'information pour les droits de l'homme, basé à Hong-Kong, a ainsi révélé que plusieurs centaines d'ouvriers licenciés bloquaient un pont à Changde, à 200 km de Changsha, dans la province centrale du Hunan. Un porte-parole de la municipalité a confirmé les faits, expliquant que les ouvriers manifestaient contre la corruption et pour réclamer le paiement de trois mois d'arriérés de salaires. Des policiers ont été dépêchés sur place et la manifestation s'est dispersée au bout d'une