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Libération

Coup de grisou sur le pouvoir roumain. Les mineurs poursuivent leur marche sur Bucarest.

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publié le 22 janvier 1999 à 23h16

La marche des «gueules noires» continue. Plusieurs milliers de

mineurs roumains ont poursuivi jeudi leur route sur Bucarest après de violents affrontements avec les forces antiémeutes, qui ont fait une centaine de blessés et amené le président Emil Constantinescu, démocrate chrétien, à convoquer le Conseil suprême de défense et à évoquer une proclamation de l'état d'urgence. Dirigés par leur leader Miron Cozma (lire ci-contre), ils sont arrivés hier soir dans la ville de Rimnicu-Vilcea (150 km à l'ouest de la capitale). «On a gagné» et «Bucarest, Bucarest», scandaient les manifestants en acclamant leur leader. Des centaines d'habitants de la ville étaient massés devant la préfecture pour manifester leur solidarité avec les grévistes. Dans l'après-midi le cortège avait réussi à contourner les forces de l'ordre déployées à la sortie de la ville d'Horezu (200 km à l'ouest de Bucarest).

Repoussés dans un premier temps avec des tirs de grenades lacrymogènes, les manifestants ont chargé à leur tour les forces de l'ordre qui se sont retirées, laissant derrière elles une dizaine de camions militaires, ainsi que de nombreux boucliers et masques à gaz. Les affrontements, qui ont duré une heure, ont fait une centaine de blessés, dont trois graves. «Les manifestants sont très bien organisés, ils attaquent selon des critères militaires précis», a déclaré le porte-parole du gouvernement, Razvan Popescu.

Le ministre de l'Intérieur, Gavril Dejeu, a démissionné, prenant acte des carences mont