A Djibouti, la France met la main à la poche et le doigt dans un
engrenage qui pourrait l'entraîner dans une guerre régionale. A l'occasion d'une visite de 48 heures que le ministre de la Coopération, Charles Josselin, a entamé hier dans l'ex-colonie française à l'entrée de la mer Rouge, l'octroi d'une «aide exceptionnelle» de 65 millions de francs dont 10 millions sous forme d'une aide budgétaire directe a été officialisée. Ces concours visent à compenser le manque à gagner pour l'Etat djiboutien résultant de la diminution des effectifs sur la plus importante base militaire française en Afrique, qui doivent passer d'ici à trois ans de 3 200 à 2 500 hommes. Par ailleurs, Paris accepte de payer désormais pour l'utilisation des facilités portuaires et aéroportuaires djiboutiennes. L'exonération douanière pour des biens et équipements militaires a également été restreinte à une liste précise, négociée pied à pied depuis novembre. Enfin, le balisage de l'aéroport de Djibouti, utilisé par l'armée de l'air française, sera refait pour un montant de 10 millions de francs.
Hier, en marge de la visite ministérielle, on apprenait également qu'une frégate française de surveillance antiaérienne, le Cassard, a quitté le port de Djibouti mardi soir pour une mission censée «prévenir tout débordement sur le territoire djiboutien», selon des sources militaires citées par l'Afp. Muni de radars très sensibles et doté d'une importante puissance de feu, le Cassard peut «suivre des activités de