Mexico, de notre correspondante.
L'administration Zedillo se serait sûrement volontiers passé de la quatrième visite de Jean Paul II au Mexique. Le séjour du pape, qui commence aujourd'hui et se terminera mardi matin avec son départ pour les Etats-Unis, est censé répondre exclusivement à des fins «pastorales», le pape venant faire part de ses conclusions après le synode des Amériques tenu au Vatican en 1997. Mais pastoral ou pas, le message de l'Eglise fait toujours figure de grain de sable dans le système politique mexicain, dans un pays comptant 80% de catholiques fervents.
Le Vatican, avec lequel le Mexique n'a rétabli des relations diplomatiques qu'en 1992, après un siècle et demi de guerre larvée, entretient des rapports toujours tendus avec le Parti révolutionnaire institutionnel, qui fêtera en mars ses 70 ans au pouvoir. Celui-ci est traditionnellement contré sur sa droite par l'Eglise pour les questions de moeurs, que ne manquera pas d'évoquer le pape. Le débat sur la légalisation de l'avortement est bloqué, malgré les 1 500 décès de femmes chaque année dus à des IVG sauvages. Les campagnes de planning familial et d'éducation sexuelle sont fustigées par des associations catholiques alignées sur la politique de Rome, comme Pro Vida («Pour la vie»), qui cette semaine encore accusait les ministères de la santé et de l'Education de pousser «de manière systématique la jeunesse mexicaine à la corruption». Hausse du sida. Enfin, le moindre effort des autorités pour promouvoi