Après plus de trente-cinq ans de silence, Antonio Martin, un ancien
réfugié politique espagnol, en France depuis 1949, revendique haut et fort l'attentat commis contre le régime franquiste à Madrid le 29 juillet 1963, pour lequel deux hommes ont été exécutés. «C'est moi qui ai commis cet acte de résistance contre la dictature de Franco, qui a fait une vingtaine de blessés», clame au grand jour cet ancien militant anarchiste, qui habite aujourd'hui dans la région parisienne. «La vérité doit éclater, je veux que tout le monde sache que deux innocents, Joaquin Delgado et Francisco Granado, ont été exécutés alors qu'ils n'étaient pas coupables», ajoute cet homme brun au front dégarni, qui s'explique longuement pour la première fois.
Recours en révision. Le 21 mai dernier, Antonio est retourné à Madrid pour ratifier la déclaration déposée au Tribunal suprême par les familles de Delgado et Granado. Dans cette déclaration, Antonio avoue être un des auteurs de l'attentat pour lequel les deux hommes ont été garrottés le 17 août 1963. Ce document constitue une pièce clé dans le recours en révision de l'affaire Delgado-Granado, ouvert en février 1998, car c'est la première fois qu'Antonio se reconnaît coupable devant la justice.
Au Tribunal suprême de Madrid, la plus haute juridiction espagnole, c'est la cinquième salle (salle militaire) qui traite cette affaire. Ici, les informations sont données au compte-gouttes, mais un juge, qui tient à son anonymat, informe brièvement que «c'est la