La guerre a repris à grande échelle en Angola, plusieurs capitales
de province sont sous le feu de l'artillerie lourde, un demi-million de civils ont été chassés de leurs foyers, des mines anti-personnel sont à nouveau enfouies en masse, le pouvoir en place s'est juré de «neutraliser militairement et politiquement» le mouvement rebelle" Malgré ce bilan accablant, les Nations unies, qui ont dépensé 1,5 milliard de dollars (8,3 milliards de francs) pour assister impuissantes au dérapage des accords de paix, y maintiendront une présence en trompe l'oeil pour masquer leur échec, qui est avant tout celui des Américains. Hier, cédant à une forte pression américaine, le Conseil de sécurité s'est mis d'accord sur le maintien à Luanda d'un représentant spécial et d'une centaine de collaborateurs militaires et civils. La Mission des Nations unies en Angola (Monua), dont le mandat arrive à échéance le 26 février, changerait simplement de nom" Dans un rapport d'une rare franchise, Kofi Annan avait pourtant recommandé un retrait total d'Angola, la «liquidation technique» de la Monua. Le secrétaire général de l'ONU prônait le départ, d'ici au 20 mars, du millier de Casques bleus, d'observateurs militaires, de policiers et du personnel civil sur place. «Les événements des derniers mois ont clairement montré qu'en fait, le processus de paix s'est effondré et que le pays est maintenant en situation de guerre», a-t-il constaté en attribuant cet échec à l'Unita, le mouvement rebelle de Jonas Sa