Francfort-sur-le-Main, envoyée spéciale
Un tourbillon de cris entoure ce samedi le stand du Parti chrétien-démocrate (CDU), campé dans la zone piétonne de Francfort-sur-le-Main. «CDU: expulsion!» scandent une centaine de protestataires, venus à l'appel des syndicats, des Eglises ou de groupes antifascistes. Depuis que le nouveau gouvernement allemand a présenté son projet de réforme du droit de la nationalité, dépoussiérant le vieux «droit du sang» et autorisant la double nationalité, les esprits s'échauffent en Allemagne. La CDU a lancé une pétition nationale sur le thème «Oui à l'intégration. Non à la double nationalité». Dans plusieurs villes d'Allemagne, la collecte de signatures a tourné ce week-end à l'émeute. A Hambourg, des jeunes ont pris d'assaut un stand et déchiré des listes de signatures.
Quolibets. A Francfort samedi, une haie de policiers doit protéger tous ceux qui veulent s'approcher du stand CDU. «Venez signer pour le droit du sang, c'est la dernière occasion!» persiflent les contre-manifestants. Sous les quolibets, toute une file de citoyens tient malgré tout à signer. «Nous n'avons rien contre les étrangers. Nous voulons bien intégrer ceux qui le veulent, ceux qui parlent allemand, explique Gertrud, élégante signataire de 47 ans. Mais, on ne peut pas être moitié allemand, moitié turc. Ceux qui veulent devenir allemand tout en gardant leur nationalité d'origine ne veulent pas vraiment s'intégrer. Ils veulent juste profiter des avantages d'ici et d'ailleurs.