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Libération

Levée de l'embargo au Burundi. Les responsables burundais négocient un accord de paix.

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publié le 25 janvier 1999 à 23h17

Arusha correspondance

L'embargo, c'est fini. Depuis samedi, le Burundi est libre d'importer et d'exporter ce que bon lui semble, libéré désormais de l'obligation de faire passer du cirage ou des sacs d'engrais pour du matériel humanitaire par la décision des chefs d'Etat de la région (Tanzanie, Kenya, Ethiopie, Ouganda, Rwanda, Zambie et Congo). Réunis dans la ville tanzanienne d'Arusha, ils ont en effet décidé de lever les sanctions imposées au Burundi le 31 juillet 1996 pour punir le major Pierre Buyoya, auteur d'un coup d'Etat en douceur six jours plus tôt et l'obliger à composer avec l'opposition.

Le Burundi de 1996, avec deux présidents assassinés en l'espace de trois ans, une guerre civile ponctuée de massacres, rallumée depuis 1993, méritait bien, apparemment, que l'on se penche sur son sort. Son faux jumeau de voisin, le Rwanda, confronté à des oppositions comparables entre Hutus et Tutsis, n'avait-il pas été ravagé par un génocide deux ans plus tôt? Pour forcer la main vers la négociation à un Buyoya d'origine tutsie, à la tête d'un pouvoir globalement tutsi et appuyé sur une armée elle aussi tutsie, les pays de la région avaient donc inventé l'embargo. Depuis, des négociations avec l'opposition hutue ont été entamées.

Deux ans plus tard, les voisins se sont donc dits satisfaits, tandis que les bailleurs de fonds se préparent à reprendre la coopération avec le Burundi. Pourtant, l'embargo, passoire notoire, a fait la preuve à la fois de son inefficacité et de sa capac