Washington de notre correspondant.
«ELLE est de retour!» «Elle»: Monica Lewinsky, 25 ans, l'ex-stagiaire à la Maison Blanche dont la liaison avec Bill Clinton a plongé les Etats-Unis dans une saga politico-juridico-sexuelle qui risque d'entraîner la destitution du président américain par le Sénat. Un an presque jour pour jour après que les Américains eurent découvert la «fille au béret», ils ont pu assister samedi en direct sur leurs écrans de télévision à son arrivée à l'hôtel Mayflower, à deux pas de la Maison Blanche, dans la cohue de journalistes et de photographes réservée d'ordinaire aux stars hollywoodiennes. Depuis des mois, elle se terrait chez ses parents à Los Angeles. Cachée derrière des lunettes de soleil et la visière d'une casquette de base-ball, protégée par ses gardes du corps, Monica est apparue cette fois non plus comme la «femme fatale», mais comme une femme traquée. Traquée par Kenneth Starr, le «procureur spécial», qui l'a convoquée pour qu'elle réponde, dimanche en principe, aux questions des «procureurs» républicains de la Chambre, chargés de prouver les accusations de parjure et d'obstruction de la justice portées contre le chef de l'Etat.
Ce retour en scène spectaculaire de Monica avait été orchestré par Henry Hyde, le «procureur en chef», dans l'espoir de bloquer la dynamique d'un «non-lieu» en faveur du Président. La manoeuvre a provoqué une radicalisation de la confrontation qui oppose les 55 sénateurs républicains, favorables à ce que le procès ai