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Libération

La guerre de terreur reprend à Brazzaville. Soldats et miliciens prennent des positions sans pouvoir les tenir.

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publié le 26 janvier 1999 à 23h18

Brazzaville, envoyé spécial.

La seconde bataille de Brazzaville, dix-huit mois après celle remportée par le général Denis Sassou N'Guesso, fait rage. Comme presque tous les jours à l'aube, les canons ont pilonné hier la périphérie sud de la capitale congolaise. Une façon pour l'armée de marquer sa présence face aux infiltrations des Ninjas, les milices de l'ancien maire de la capitale et ex-Premier ministre Bernard Kolelas. Selon les jours, la zone de guerre s'élargit des quartiers sud à une vingtaine de kilomètres à l'intérieur du Pool, la province au sud de la capitale. Hier matin, il était difficile d'approcher le pont du Djoué, goulet d'étranglement à la sortie de Brazzaville. Un ancien Cobra ­ milicien de Sassou N'Guessou ­ reconverti en garde républicain depuis la victoire de son chef de guerre, en octobre 1997, expliquait qu'il avait passé la nuit sur le pont à repousser les Ninjas: «On en a tué deux.»

L'avenue qui traverse le quartier de Bacongo appartient aux forces de Sassou N'Guesso, en treillis ou en civil. La seule animation, pour eux, ce sont les camions filant vers le Sud, salué par des «amigos», l'encouragement lancé aux alliés angolais, qui vont au «front». Pour la forme, au barrage qui marque l'entrée de cette zone sinistrée et vidée de ses habitants, on demande à un combattant de déposer un néon encore emballé. Il n'y a plus rien à piller dans les maisons défoncées. Les rues des quartiers sud sont plus propres qu'elles n'ont jamais été. Incongrus, trois corp