Une brutale aggravation de l'état de santé du roi Hussein, qui
souffre d'un cancer des ganglions lymphatiques, a obligé le souverain jordanien à quitter hier Amman pour se rendre aux Etats-Unis afin d'y être de nouveau hospitalisé. Après le départ du roi, le prince Abdallah ibn Hussein a prêté serment au palais royal devant les membres du gouvernement, assumant ainsi la régence. Ce brusque départ, une semaine tout juste après son retour en Jordanie, à l'issue de six mois de traitement chimiothérapique à la clinique Mayo de Rochester (Minnesota), n'était pas prévu. Le médecin privé du roi, le Dr Samir Farrage, l'a justifié par une «poussée de fièvre» et une «baisse de l'immunité» du souverain. Ce bref retour, le roi Hussein, âgé de 63 ans, l'a employé à écarter de la succession son frère, le prince Hassan ibn Talal, 51 ans, l'accusant d'abus de pouvoirs, de mauvaise gestion du pays et d'indélicatesse envers sa femme et ses enfants; et à faire du prince Abdallah l'héritier du trône (Libération du 26 janvier). Héritier du trône depuis 1965, et régent pendant l'absence du roi, le prince Hassan s'est plié à la décision royale de lui retirer ces fonctions. Dans une lettre rendue publique lundi soir, il dit remettre «la succession entre les mains du roi» et lui réaffirme son «affection et son respect». Egalement rendue publique, la lettre que lui a envoyée le roi justifie en termes très durs sa mise à l'écart: «J'ai dû intervenir de mon lit d'hôpital pour empêcher tes ingérences d